A la grande différence des autres associations, SOS Tabac préfère tenir un discours plus juste et moins catégorique face aux dangers de la consommation du tabac, visant plus à déclencher une prise de conscience à la faveur d’un changement de comportement que la peur du danger, déjà largement mise en avant par les mesures prises par le Ministère de la Santé.
A travers son discours et grâce à son audience, l’association SOS Tabac est ainsi devenue le plus grand réseau de médecins spécialisés dans l’aide au sevrage tabagique, chaque médecin ayant reçu une formation spécifique, porteuse d’une réelle mission pédagogique auprès de leurs patients.
Les opérations de communication menées auprès du grand public et les excellents résultats obtenus dans le sevrage tabagique, ont éveillé l’attention des Professeurs de médecines intéressés par le sujet.
Quelques années avant l’entrée en vigueur de la Loi EVIN, certains d’entre eux se sont rapprochés de l’association SOS Tabac. Du fait du peu de moyens financiers de l’association, ils s’en sont rapidement désintéressés.
La méthodologie préconisée par SOS Tabac ne s’appuie pas sur les produits vendus par les Laboratoires pharmaceutiques mais sur un réseau de professionnels de santé totalement indépendant, porteur d’une information beaucoup plus axée sur la prévention.
Puis en 1991, la loi EVIN interdisant les publicités, directe et indirecte, en faveur du tabac a été votée. Cette loi autorise les associations existantes de plus de cinq ans à la date des infractions, à ester en justice à l’encontre des contrevenants.
Le sens de la mesure et le respect des libertés toujours soutenu par Président de SOS Tabac ne correspondait pas aux idées des » ayatollah » de la lutte anti-tabagique. Dans son action contre le tabagisme, SOS Tabac respecte celui ou celle qui a du plaisir à fumer avec modération si tant est que la fumée de tabac ne soit pas inhalée et que par sens civique, le fumeur respecte son environnement.
Puis SOS Tabac a été entendu par l’Instance d’évaluation de la Loi dite « EVIN ». La proposition de SOS Tabac a été notifiée dans le RAPPORT EVALUATION LOI EVIN Cette proposition reprend un projet de proposition de loi initié à sa demande. Ce projet consigné dans le rapport a été écarté.
SOS Tabac a donc pris la décision de faire usage de ses droits en engageant une action en justice à l’encontre de médias qui entravaient la loi par des publicités illégales en faveur des marques de cigarettes.
Un courrier de PARIS PREMIERE transmis à SOS Tabac de façon anonyme en dit long sur la puissance des médias et l’indépendance de la justice.
10.000 bandes dessinées « SALUT LES CLOPAINS » entièrement financées par SOS Tabac, qui avec humour démontraient les méthodes du lobby tabagique, ont été saisies.
Devant l’audience de SOS Tabac, les services fiscaux ont tenté d’indexer la TVA sur les actes d’aide au sevrage tabagique du réseau national de médecins constitué par SOS Tabac.
Mais SOS Tabac, face à cette législation textuellement et juridiquement inapplicable, à son incohérence et à la façon dont elle a été utilisée, ne s’est jamais découragée.
SOS Tabac et la fameuse vignette…
Jacques Faisant – Le Figaro 13 novembre 1998
La loi interdisant la publicité indirecte en faveur du tabac, l’Etat était en infraction lorsqu’il incitait les citoyens à remplir ainsi leur devoir fiscal en achetant leur vignette automobile chez les buralistes où ils subissaient les assauts publicitaires des marques de tabac.
Le procureur a reconnu l’infraction mais l’achat de la vignette étant un acte unique, le préjudice a été reconnu de peu de gravité et l’affaire a été classée sans suite.
Forte de ce jugement, SOS Tabac a préparé une assignation à l’encontre de LA FRANCAISE DES JEUX pour infraction à la loi dite « EVIN ».
En effet, lorsqu’un jeune rentre dans un débit de tabac pour acheter un jeu à gratter financièrement accessible, il subit la publicité sur les marques de tabac voire même une incitation à l’augmentation de la consommation puisque chaque paquet de cigarettes contenait à l’époque des points et que le cumul de ces points donnait droit à des cadeaux privilégiés par la jeunesse.
SOS Tabac a donc fait le choix d’une stratégie sur le long terme.
Comme NAGUI le commentait lors d’une émission sur la CINQ à laquelle SOS Tabac participait, cette initiative s’assimilait à un combat de longue haleine, tel DAVID contre GOLIATH. D’autres ont également comparé la situation au pot de terre et au pot de fer, sauf qu’avec le temps, le pot de fer rouille alors que le pot de terre reste intact.
Parallèlement, SOS Tabac a profité de cet espace de temps pour étudier un nouveau mode de distribution des produits du tabac visant, notamment, à sécuriser l’interdiction de la vente de tabac aux mineurs, à freiner son achat par les adultes et à lever l’infraction constituée par la publicité de certaines sociétés proches de l’Etat dont les services sont vendus dans les débits de tabac.
Les réponses des ministères et des organismes concernés sur ce projet confirment l’existence d’une forte solidarité politique quand l’argent est en jeu.
L’ambiguité de l’attitude de l’Etat se doit pourtant de changer pour que la liste des 73 000 morts par an cesse d’augmenter continuellement.
Aujourd’hui le contexte semble avoir évolué.
Le rapport établi par la Cour des Comptes à la demande du Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC) et rendu public le 13 décembre 2012, soulève l’inertie et l’incohérence de l’Etat dans la politique de lutte contre le tabagisme.